Avis pour les amis de la route: nous proposons une nouvelle rubrique « pratique » sur nos bivouacs: à notre tour de vous donner les astuces pour vous éviter les heures de recherche d’un lieu sûr! … on le tiendra à jour autant que possible…
Comme promis, voici un grand retour en arrière jusqu’aux portes de l’Amérique du Sud. Nous posions les pieds pour 25 jours dans la « Vice Royauté de la Nouvelle-Grenade », autrement dit
la Colombie
Et parce qu’une fois n’est pas coutume et qu’ici la coutume est festive, une introduction en chanson (traditionnelle), dédiée à nos amis qui liront ces lignes dans leur langue, sera notre porte d’entrée :
No vaya a olvidar,
por lejos que esté,
que esta tierra linda,
es de sumercé.
Digan lo que digan,
Colombia es amor,
y no hay otra tierra como está,
como está mejor.
¡Y no hay otra tierra como está,
como está mejor!
Premier couplet, en arrivant du Panama depuis la mer:
Carthagène de las Indias
Voilà 2 mois, nous débarquions pour quelques jours dans le centre de cette ville de couleurs et de lumière; la Piafmobile, elle, finissait sa traversée des Caraibes au milieu de ses colocataires-containers.
Dans un petit hotel du centre, nous posions nos sacs salés et fermions pour la nuit nos yeux encore étourdis par les vagues et la tempête. Pendant qu’au port de Manga Luc usait ses nerfs et sa patience légendaire à remplir d’interminables piles de paperasses, les enfants, eux, planchaient sur leurs versions latines (à l’aide, Bonne Maman!) ou leurs problèmes de maths…
Lorsqu’enfin, au bout de 3 jours, nous retrouvons notre maison roulante et lui dénichons grâce à Veronica une place dans la marina de Manga, quartier résidentiel de Carthagène.
Là, nous sommes les voisins de Veronica, Alberto et leurs 3 enfants, amis de Benjamin. Nous assistons avec eux à une fête de Noel sous le soleil, bizarre, et les soirées suivantes passées en leur compagnie, les conversations sont joyeuses et chaleureuses.
Premier contact colombien, premier maillon d’une chaine de rencontres merveilleuses.
Le miracle colombien opère! Est-il possible de définir en quelques mots l’identité colombienne? … Un appétit pour le bonheur malgré les cicatrices encore très douloureuses. La bonne humeur pimente la vie comme le sel rehausse chaque plat; un moment ou une rencontre deviennent des bénédictions: pas de temps à perdre. Est-ce parce qu’il faut se réjouir des étincelles, si petites soient-elles? Ou bien un élan porté naturellement vers l’autre? En tous cas, nous recevons comme un cadeau la curiosité joyeuse envers l’étranger qui ne venait plus: combien de visites de la Piafmobile, de fois devrons nous poser pour une photo avec des gens croises dans la rue ou dans une station service, combien de demandes de nouveaux amis sur Facebook? Nous jouissons surtout de cet intense sens de l’hospitalité! Les relations humaines sont primordiales, et la spiritualité vécue en profondeur. Un peuple fier de sa richesse culturelle, de ses paysages variés, de sa gastronomie délicieuse, qui veut délibérement tourner la page des années noires.
C’est un peu court évidemment, mais c’est ce que nous avons expérimenté en traversant ce pays que nous avons tant aimé… Le reste se laissera découvrir au fil du récit de notre trop courte traversée.
Carthagène
Visite d’une ville-musée, ancienne plaque tournante du trafic d’esclaves et du commerce des pierres précieuses.
Nous déambulons dans les ruelles fleuries en levant nos 6 têtes vers les balustrades en bois, autour du Palais de l’Inquisition, de la Tour de l’Horloge; longeant les remparts de la forteresse San Felipe de Barajas…
Ambiance des Caraïbes. Les palenqueras posent pour les milliers de touristes débarqués des bateaux de croisière.
Le jour, sous le soleil tropical, Carthagène exhibe ses façades colorées, vestiges du passé, et heureusement, la brise venue de la mer apporte de la fraîcheur à nos promenades de curieux. On vient chercher le long des remparts qui patientent jusqu’au coucher du soleil à la fois l’évocation des luttes terribles du passé et l’air du Pacifique qui efface tout. Le fort qui protégeait Cartaghene des pirates évoque l’époque où l’or et les émeraudes raflés par les conquistadores transitaient par la ville.
Et puis à la tombée de la nuit, la ville s’illumine: calèches éclairées à la bougie, terrasses animées dans la douceur du soir. « On se croirait dans un film »dit Théophile….Dont nous serions les spectateurs éblouis.
Passé l’éblouissement des couleurs et de l’ambiance, on entendrait presque des secrets conservés dans les patios, les fortifications, les étroites rues pavées. D’anciens cloîtres, des églises, des bastions et les vestiges de violentes batailles témoignent d’hommes et de femmes esclaves qui ont gagné ici leur liberté.
Esmeraldas
Parce que la Colombie est le premier producteur d émeraudes au monde, nous suivons l’incontournable visite d’un des magasins de pierres précieuses avec explications et illustrations à l’appui. On apprend que des dizaines de bulldozers rabotent la montagne à la recherche de veines contenant la fameuse pierre, et que tous les mineurs sont atteints d’une incurable maladie obsessionnelle: la fièvre verte! Une belle légende pour éluder la vérité écologique et sociale…
On dit qu’un chef Fura fut trompé par sa femme Tena et de désespoir, il pleura amèrement sur la montagne. Les larmes qu’il versa se transformèrent en… émeraudes, ma chère Armance!
(Après bientôt 15 ans de mariage, Luc et moi nous fiançons!)
De prime abord, Carthagène laisserait croire en une Colombie pacifiée, économiquement prospère… la réalité est bien différente et le contraste saisissant lorsqu’on quitte la ville pour des colonies de villages de misère, de poussière et de sacs en plastique. Les chiffres ne trompent pas:’tandis qu’ à peine 2% des propriétaires fonciers possèdent 80 % des terres, 10% des Colombiens détiennent 50% des richesses nationales. Quant à la paix, elle s’installe progressivement. Rien à voir, heureusement, avec les dernières années de terreur: en parlant avec nos amis, nous comprenons que sortir de chez soi présentait alors un réel danger, et encore aujourd hui chacun reste prudent ( nous ne savons pas bien si c est lié à des habitudes traumatisantes ou à de réels dangers…). On veut nous protéger, nous prévenir, nous entourer de précautions. Il faut dire qu’ en 2007, on comptait encore 22 000 homicides. En 1995, avec 33 000 homicides, la Colombie dépassait les Etats Unis et même la Chine! Uribe, appuyé des Etats Unis, tient depuis 2002 une politique de fermeté, la baisse de la violence se fait donc nettement sentir. La Colombie sort de ses années noires. Pour nuancer le tableau, il faut préciser que le gouvernement actuel stigmatise systématiquement les groupes terroristes(d’obédience marxiste) sans évoquer sa propre violence et le comportement sanguinaire de son armée. Une femme de MSF rencontrée à Cartaghene nous dit l’horreur des actions militaires…
Quant à nous, JAMAIS nous ne nous sommes sentis en insécurité, mais au contraire toujours accueillis, entourés de bienveillance. Petite réflexion familiale: la réalité quotidienne et ordinaire que nous vivons est aussi juste que celle, alarmante et catastrophique, véhiculée par les médias.
A quelques kilomètres de Carthagène,
Sortie dominicale en compagnie des familles colombiennes, toujours curieuses et avides d’échanges. Nous flottons au centre du cratère d’un volcan profond de 2400 m. La boue est tiède, donc rafraichissante dans la chaleur tropicale.
on joue à » qui-est-où? »:
Déjà les civilisations précolombiennes s’y immergeaient pour guérir leurs douleurs articulaires ou simplement pour avoir une belle peau satinée! On s’attarde donc avec jubilation dans ces bons principes actifs et thérapeutiques.En tout cas, s’amuser est forcément salutaire!
Métamorphose: vous nous reconnaissez?
Routes en Colombie
Bonne nouvelle: la piafmobile est étanche et quasi amphibique! Les routes boueuses et inondées ressemblent à des fleuves que nous traversons entre des trucks longs de 15 mètres, parfois à l arrêt pendant des heures…Au milieu de ces colosses de la route, la piafmobile passe pour une touriste extravagante! Mais il nous faut coûte que coûte tracer la route, passer les terrains glissants et boueux jusqu a la region de Santander où Claudia, qui suit notre parcours depuis le début, nous attend.
Enfin, arrivée à Bucaramanga un soir de fête: pour célébrer l’Immaculée Conception, les enfants éclairent les rues en allumant des cierges multicolores sur les trottoirs ou sur le palier de leur maison.
Tout est prétexte pour faire la « rumba » : dès notre premier soir, nous participons au banquet du quartier de nos nouveaux amis, Claudia et Puno. Lumineux.
La Piafmobile est visitée, admirée par toutes les générations. Nos ados font des rencontres, Côme s’improvise instituteur et donne un cours de Français aux jeunes curieux!
Les jours qui suivent sont un enchantement après les routes terribles: nous sommes entourés d’amitié, de joie de vivre et bercés de musique latine. Claudia et Puno sont incroyables. Quelle leçon d’hospitalité, d’humanité! Ils nous offrent tous les deux un arbre réconfortant où nous reprenons des forces. les Piafs peuvent poser leurs ailes un peu mouillées, un peu fatiguées dans leurs branches si largement ouvertes. Meme si on n’a pas tellement le temps de s’endormir: de fête en fête, de musique en musique, de conversations arrosées en retours tardifs, nous comprenons vite que la « rumba » est un indispensable ingrédient colombien!
Puno est une personnalité! Universitaire et chroniqueur cynique dans la presse (sa plume anonyme relève avec un humour sarcastique les fautes et incohérences journalistiques), il est aussi à l’ initiative de manifestations musicales, organisant les festivals autour du patrimoine musical colombien de la région de Santander. Et puis… Son véritable violon d’Ingres: le tiple! (guitares à 4 cordes triples) , et le groupe Los Muchos qu’ il a créé.
Un être humain chaleureux et malicieux!
Claudia est une femme de Bogota au coeur d’or! Genereuse, elle nous a accueilli avec délicatesse et son appétit de vivre communicatif nous ont tout de suite mis à l’aise. Elle nous guide, nous régale, orchestre nos visites, nous fait rire et nous entoure de bienveillance. Jusqu’ à notre sortie du pays, nous nous sentirons accompagnés par cet ange protecteur, c’est encore elle qui nous donnera les prochains contacts à Bogota et à Buga. Les enfants ont adoré leurs deux chiens, deux molosses doux comme des agneaux, et surtout, Foucault s’est fait un nouvel ami, Simon, le fils de Claudia.
Eres bienvenido en Francia!
et concert à la ronde tous les jours…
Le canyon de Chicamocha en téléférique.
Nous descendons jusqu’au Rio et remontons vers la Mesa de los Santos. Basile est très fier de connaitre, après le grand Canyon, le 2 ème plus grand canyon du monde!!!
Avec Stefania, de l ‘Alliance francaise, adorable étudiante qui nous accompagne.’
San Gil
Petit parc écologique. Sentier au milieu des gallineros, arbres gigantesques desquels pendent des lichens appelés la barba del viejo (la barbe du vieux)!
et plus loin, gare aux aras!
Et puis, les enfants la réclamaient et grâce à la maman de Puno, nous goutons à la curiosité culinaire locale: les croquantes hormigas culonas ( littéralement fourmis à gros cul, classe!)… pas incontournable!
Barrichara
une très jolie et paisible petite ville coloniale. Murs blanchis à la chaux, boiseries vert bouteille, pas une seule pierre ne semble avoir bougé depuis sa fondation en 1705. Sérénité des habitants pas pressés…
Basile aime toujours autant grimper sur les statues, c’est son dada!
Côme, comme d’habitude,est là pour le soutenir, Puno aussi…
Basile veut mettre cette photo aussi sur le blog 😉 :
Pour ceux qui passent par là, ce n’est écrit nulle part sur les guides, mais à El Pinchote, il FAUT absolument prendre un Tinto ( petit café serré) dans le kiosque de la place centrale, à la nuit tombée! Rituel colombien incontournable.
El Socorro
Au hasard de nos pérégrinations, nous reconnaissons une silhouette: c’est Aude! Le lendemain, elle nous rejoint avec son gros sac sur le dos pour une visite passionnante del Socorro, la ville natale de Puno, avec Camelo, guide-comédien ami de Puno. Fief de la franc maçonnerie et foyer de la révolution colombienne.
C est là que nous quittons nos amis…
Yeux embués, gorges nouées… Certains se demanderont si une amitié d’une semaine compte vraiment… Et pourtant, dans ces conditions de rencontre exceptionnelle se vit quelque chose d’exceptionnel.
MUCHAS GRACIAS CLAUDIA Y PUNO!
Villa de Leyva
Aude embarque avec nous jusqu’ à Villa de Leyva, dans la région des Hautes Terres, le Boyaca. A notre tour d être un arbre pour cet oiseau migrateur: nous déployons la banquette et nous voila 7 pour quelques jours!
Aude est pleine de malice et de curiosité, nous aimons le regard qu’elle pose sur les choses, et les questions qu’elle porte.
A bientôt, Chère! (en Bolivie peut être?)
La Piafmobile se gare au monastère Ecce Homo, édifié par les Dominicains, le sol est pavé de pierres fossiles et le patio intérieur entouré de belles arcades. Belle rencontre de 28 postulants dominicains.
Nous installons avec eux une crèche géante.
Le soir, ils nous invitent à leur veillée de prière. Dans une lente procession à la bougie le long du cloitre du monastère, nous avons la chance de vivre un beau moment de recueillement avec ces tout jeunes séminaristes. 28 garçons qui interrogent leur vocation religieuse. Pour nos repères européens, des jeunes drôles, bons vivants, bien dans leurs baskets, désireux de donner leur vie pour suivre le Christ, c’est déconcertant…et décapant!
La ville
étonnante disproportion entre la plaza Mayor ( soulignons l’audace de porter un autre nom que Plaza Bolivar!), immense, et ses petites maisons basses et blanches écrasées de soleil dont les bougainvilliers envahissent les murs. Derrière, les montagnes dressent leurs silhouettes bleues. comme dit Aude, on se croirait dans un décor de petit train électrique!
atelier de dessin dans la rue.
Jolie et paisible Villa de Leyva.
sur la route de Bogota, nous visitons la catédrale de sel, taillée par les mineurs.
Bogota
Nous pensions trouver une ville polluée et dangereuse, inhospitalière… Surprise! On a adoré et regretté de ne pas pouvoir y rester davantage…
En face de l’appartement des parents de Claudia, la Piafmobile trouve une bonne place dans une rue en travaux. Elle peut donc prendre ses aises, nous aussi(pas trop de bruit) sans gêner la circulation, par ailleurs intense voire chaotique! les parents de Claudia nous accueillent pour le petit déjeuner, les garçons prépareront des crêpes le soir.
Une amie de Claudia, Catalina, étudiante et passionnée d’Histoire, nous fait visiter sa ville. Mieux qu un guide, très pro et super amicale. Elle nous fait part des désillusions de la jeunesse colombienne. Nous partage son intérêt très vif pour les questions politiques malgré tout emprunt d’amertume face à une corruption omniprésente. Elle et son ami restent pourtant « optimistes »(ils le disent eux mêmes) et gardent un désir profond d’engagement. Une rencontre vraiment enrichissante.
Musée Botero
Et ses gorditos qui nous font bien rire
le musee de l’or
Le Musee de l or abrite la plus vaste collection d objets précolombiens en or au monde! 35 000 pièces issues de la cordillère des Andes, de la cote caraïbe et de la sierra Nevada. Magnifique!
sourire en or
petite promenade avant le déluge…
Le soir, Bogota inondée par la pluie, il nous est impossible de prendre un bus! Catalina et Juan Manual s’inquiètent de nous voir rentrer seuls…Finalement, ils nous confient à la police qui prendra le numéro de téléphone de notre chauffeur de taxi ainsi que le nôtre. Nous devrons prévenir l’agent de notre arrivée sans encombre: ces précautions que nous n’aurions pas prises seuls nous rappellent que le pays est sans doute encore dangereux.Et que nos jeunes amis sont marqués par la violence qu’ ils ont vécue et vue de près.
Adios, amigos!
Les routes sont encore en très mauvais état, souvent inondées; nous tentons de rejoindre malgré tout la zone du café, même si nous devrons renoncer à certaines visites. Luc roule au ralenti, prudence…
pffff… première avarie mécanique du voyage. entre Bogota et Armenia.
Notre arrivée tardive dans la nuit, en bord de route, est récompensée le matin par un petit déj surprise préparé par les enfants, trop mignons!
el Cafetero
La Colombie est aujourd hui le 3 ème producteur de café ; cependant, les meilleurs grains sont destinés à l’exportation. Le café se cultive à partir de 1100 m et jusqu à 1700m, à l ombre des palmiers. C’est dans cette région qu’on trouve les plus belles fincas; la Piafmobile s’offre donc le luxe de se garer dans la cour d’une des plus anciennes de la région, la Cabana. Nous sommes seuls au monde, dans un cadre magnifique!
Bricolage, menues réparations, travail de classe, lessive… la piafmobile sèche entre 2 ondées ( le soir, c est toujours le déluge). Et comme les routes sont impraticables, nous restons sur place. Visite avec la gardienne Maria, donc, de l’exploitation de café, du jardin, de la maison coloniale. Magnifique. Tout est beau, coloré et gorgé d’eau!
les piafs
Buga
Anita et Alfonso
la maison d Anita et d Alfonso qui nous accueillent est un ancien trapiche ( exploitation de la canne a sucre), et nos hotes sont amateurs d antiquites.
Anita est restauratrice d’ art religieux, nous visitons ave elle l’ église de Buga et son tres beau chemin de croix, le couvent san Francisco et les fresques inspirées par l’ art indigene.
.
Popayan
La ville blanche. Une grosse ville coloniale pas incontournable a notre avis, meme si nous avons aime l’ ambiance de novenas (chant et musique de Noel) et son atmosphere andine.
Pasto
notre derniere halte colombienne.
Pasto.
Nous sommes à presque 3000 m d’altitude. Nous sortons les polaires et arrivons dans la maison des Jesuites , la Casades Exercices Spirituels. Le père Jose Alguilar nous accueille. Il y a un parking assez grand pourla Piafmobile, c’est habituellement un lieu de retraite spirituelle ignacienne.
nous connaissons bien la famille de Saint Ignace. Le père Jose a une attitude attentive et une qualité d ‘écoute toutes ignaciennes qui font que nous nous sentons en famille (en plus, pour ceux qui le connaissent, il ressemble un peu à Franck, non ?).
Une journée de Noël peu ordinaire.
Lagune
A quelques kilometres de Pasto, Jose nous emmène pour visiter un village étonnant. L’atmosphère est andine, l’architecture est suisse : des petits chalets colorés aux volets en bois… étonnant mais vraiment charmant. L’ambiance de Noël se fait sentir, décoration aux fenêtres, les enfants jouent dehors.
Sur le lac, de jolies embarcations rejoignent un parc protégé, sur une île où poussent des plantes endémiques.
Une ballade dans les sentiers nous permet de mieux connaître Jose.
Il nous parle de la place des Jésuites, de son travail d’accompagnement et de réflexion auprès des responsables politiques locaux. Il mène aussi des projets de recherche autour des questions environnementales et sociales en Amérique Latine.
Théologie dela Libération. Sil’église nous a paru ici souvent conservatrice, voire autoritaire, Jose donne un autre ton à visage humain, proche de l’Eglise du Christ telle que nous l’aimons. Nous nous sentons en fraternité.
Sur la route, cours d’ Espagnol !
Festival de los Blancos y Negros
Dans l’atelier d’un ami de Jose professeur aux beaux arts, nous assistons aux préparatifs et à la construction de ces chars immenses et bariolés. Les artisans coupent, taillent, ils emplâtrent, polissent, colorent, vernissent…
Ce festival est la fierté locale, connu dans tout le pays, il offre l’occasion d’unegrande fête avec ses excès plus ou moins réjouissants ! Lancers de farine, œufs, consommation d’alcool… A l origine, ce carnaval indigène offrait l’opportunité de changer de rôle pour un jour : les Andins se déguisaient en Blancs, et les Blancs se maquillaient en noir. Les chars et grosses têtes représentent souvent des morceaux choisis de l’Histoire de l invasion espagnole. La coutume s’est transformée en gigantesque parade et les festivités durent plusieurs jours. Nous n y serons pas mais ce fut vraiment interessant d observer les préliminaires de cette grande manifestation populaire.
Retour en fin d’après midi, nous préparons Noel, accrochons au plafond des branches d’eucalyptus en guise de sapin et quelques décorations sur nos fenêtres. Le père nous propose de célébrer Noël entre nous. Quel meilleur cadeau pouvions-nous recevoir ?
Jose nous laisse installer à notre goût la pièce que nous avons choisie pour notre petite messe. Nous 6 avec le père José en cercle autour d’une table, nous vivrons une célébration dans l’intimité familiale; Basile dispose la crèche du Nicaragua et 7 bougies. Dans la nuit, quelques morceaux de musique choisis et joués par les enfants. Au centre,la Bible, le pain et le vin. Nous lisons les textes dans nos langues respectives. Echange en profondeur, offrande de ce que nous sommes et vivons. Impossible de traduire cette nuit de Noël, c’est un moment de grâce unique, gravé dans nos mémoires, nos esprits et nos cœurs.
Quitter la Colombie sur cette note nous invite à écouter l’immense musique des choses et des êtres. A tendre l’oreille pour entendre Celui qui, invisible, l’orchestre avec tant de délicatesse.
Muchissimas Gracias Padre. Merci Père.
Le lendemain, nous partons tôt pour passer la frontière équatorienne.
las Lajas
Sur la route, un arrêt à Las Lajas fut un avant goût des couleurs de l’Equateur. Lieu de pèlerinage, atmosphère empreinte de mysticisme ce 25 décembre, des pèlerins gravissent les marches pieds nus et vêtus des costumes de la Sierra.
Cochons d’ inde en broche, les fameux cuys, Bienvenue dans les Andes !
Nos amis Viard sont déjà dans l’avion, au-dessus de nos têtes, on guette, on trépigne d’impatience, sans oser y croire encore… Le soir, on pourra sauter dans leurs bras et embarquer pour 15 jours dans un rythme jovial à 12, un vrai bonheur!
Juliette a tout dit ou presque, dans son article drôle et touchant, qui lui ressemble si bien. On s est régalés à la lire, l’ impression de l’entendre nous a réchauffés alors que nous étions déja dans les hauteurs péruviennes, Merci Merci ma belle Juliette!!!
Bientôt le Nord du Pérou, à 8 cette fois, et tout ce que nous n’ imaginions pas !