AVIS
LA PIAFMOBILE EST À VENDRE: FAITES PASSER!
Le Sud du Pérou
Oui, cet article est long, très long…Mais comment résumer un mois si intense?
Lisez-nous en pause café, entre le fromage et le dessert … Ou d’une traite pour les boulimiques? Surtout, en diagonale ou ligne par ligne, allez jusqu’au bout du Pérou : amis, parents, c’est pour vous !
(un grand MERCI à tous ceux qui qui réduisent les distances par leurs mots et nouvelles !)
dessin de Basile: une vache française en voyage sur le bord du lac Titicac
(au premier plan, un champs de quinoa)
vous trouverez dans l’article une légende, 2 devinettes de Piafs et un texte à trous : à vous de jouer!
Entre Campoy et Manchay, banlieues de Lima
Deux villes perdues dans l’aridité du désert liménien
Sécheresse, poussière…Avec le temps, nos yeux, nos coeurs s’acclimateront à ces décors hostiles. La pauvreté qui sautait aux yeux au début a laissé place au paisible quotidien fait de rencontres ordinaires. Simplement extraordinaires.
Un film péruvien (pour ado et adultes!), tourné à Manchay vous plongera dans les rues de ces deux villes où nous avons vécu deux semaines. On y découvre l’héritage de la peur liée au terrorisme du Sentier Lumineux, la liberté à gagner, et dans la vie courante: les décors, les relations entre les hommes et les femmes, les marchés et les fêtes un peu Kitch… Un visage du Pérou comme on l’a effleuré, du bout des doigts, près de Lima.
Pour les toqués de la bobine indépendante :
Pour commencer., Bienvenue à Campoy!
le Père Humberto fut l’un des premiers à répondre à nos courriers et dans cette « banlieue » pauvre de Lima, il nous a immédiatement accueillis. Grâce à ses contacts, nous résolvons nos petits problèmes mécaniques. Dès les premiers jours, nous apprécions cet homme pragmatique, attentif aux besoins des gens. S’il est lucide, il est aussi animé d’un élan profondément attaché au Christ. Nous apprécions son esprit critique, sa rigueur et sa profonde bienveillance. Grand merci Hubert!
À Campoy, nous goûtons pour 10 jours au plaisir de la sédentarité: la boulangère nous reconnaît, Basile peut inviter le voisin à jouer » à la maison » et les enfants se donnent rendez-vous pour des parties de foot mémorables sur la place.
Tous les jours, une nouvelle rencontre s’ajoute à la précédente. Le camping -car est souvent visité!
Nos voisins nous invitent pour un petit déjeuner, ou un dîner…
Ici, nous nous sentons particulièrement bien, il n’y a rien de beau (c’ est même assez laid), mais nous n’arriverons pas à partir!
Hubert est un bâtisseur: en 10 ans, il a mis en place des projets solides et autonomes. La paroisse de Campoy est un lieu de vie intense, nous en sommes témoins: sans arrêt, des groupes, des familles, des enfants, des ados vont et viennent, l’église est un peu leur maison.
Créée par le Père Humberto et d’autres, la Polyclinique est désormais totalement autonome et accueille les malades de tous acabits. Nous ferons une chaîne de seaux d’eau à travers la cour de la paroisse: l’eau manque à certaines heures pour les soins quotidiens…Cela parait sans doute misérable depuis la France, et pourtant l’endroit est propre, la pharmacie bien achalandée, le personnel très professionnel. Plus loin, un centre d’accueil et de psychomotricité pour les jeunes enfants, des bénévoles pour l’accueil et l’éducation des mères adolescentes, nombreuses ici, et la régularisation de leurs papiers.
Le vivero (pépinière) est un autre projet lancé par le Père Humberto, pour lequel nous serons pendant quelques jours les volontaires fortement stimulés par Véronica.
El vivero de Véro
Véro la très-vivante!
Malgré trois jours par semaine passés à l hôpital, cette jeune femme déborde de vie et son humour est décapant! Elle nous dit qu elle puise toute son énergie dans la messe du dimanche. Sa force intérieure nous énergise.
Le Vivero, en plus d’être une pépinière, est un lieu d’expérimentation pour les plantes ornementales consommant peu d’eau. En effet, Campoy se reverdit grâce au vivero qui plante les « molles » le long des rues, remplaçant les ficus importés du Chili chers et grands consommateurs d’eau. Les molles, »faux poivriers » endémiques, économiques, ont besoin de très peu d’eau pour pousser et donnent de l’ombre aux passants, créent de l humus…
Nous retirons avec soin les petites feuilles mortes de ces bébés-poivriers, remplissons des sacs de terre, cela nous fait du bien de mettre la main à la patte et les doigts dans l humus!!!
des rencontres,encore des rencontres… Les petites soeurs de l’Assomption, engagées sur le terrain, nous attendent chez elles et racontent leur vocation: offrir une présence dans les quartiers les plus pauvres pour se rendre disponibles aux personnes selon les besoins. Quelles personnalités rayonnantes de bonté !
Une autre rencontre marquante, celle de Jean Baptiste, jeune séminariste, volontaire dela DCC
pour une petite entrevue, les enfants ont preparé leurs questions :
– A quoi rêves-tu pour l’avenir du Pérou?
moins de corruption: elle s infiltre partout ici et à tous les niveaux, c est terrible. Et une meilleure estime de soi pour les jeunes(…)
-As-tu connu des périodes difficiles?
mon estomac surtout! et quand on est loin on passe par des hauts et des bas, bien sûr
-Est ce que tu as appris quelque chose de vraiment important?
J’ en apprends tous les jours, j ai appris qu il n y a pas qu une manière de penser, appris àvoir les choses sous un autre angle, comme avec un autre projecteur sur la réalité. Une autre manière de penser Dieu aussi.
J’ai aussi appris que « pauvre » ne signifie pas forcément « innocent »! Je partirai moins candide.
– Est ce qu’il y a des rencontres qui t’ont marqué?
Oui, plusieurs. Je pense à Veronica qui a une grave maladie de reins et change 3 fois par semaine son sang. elle ne se lamente pas et mord dans la vie. C est une femme très forte et d’une énergie incroyable (nous conjfirmons !)
– Quelle est ta mission , en fait, comment se passe une journée ordinaire pour toi ?
J accompagne des groupes de jeunes, un groupe de » pandilleros » (délinquants) qui consomment drogue et alcool et se battent. Aussi bizarre que cela puisse paraitre, c estla Mafiaqui fait régner l’ordre pour éviter la présence de la police. Ils sèment la terreur dans la ville et il y a parfois des amalgames de la part de la population avec le terrorisme. Ma présence en tant qu’étranger me permet d être assez respecté, je parle peu mais je suis là pour leur dire » au nom de Jésus, on ne vous laisse pas tomber, si vous avez besoin de nous, on est là ». Alors parfois on organise des choses avec eux, des fêtes, des matchs… Quand je suis là, ils ne fument pas, ils se battent moins en ma présence. C est tout simple.
Je m’occupe aussi des groupes de confirmation. L intitulé de ma mission, c’est: » ouverture à une autre dimension », c’est large ! Finalement ca veut peut être dire parler d’une autre manière, c’est le plus souvent dans la rencontre informelle que les choses se passent ( en jouant au ping pong par exemple!)
GRAND MERCI JB !
les barrios de Vizcuchera
A Vizcuchera, près de Campoy, comme à Manchay on retrouvera les mêmes paysages de collines envahies par de drôles de colonies… On les appelles les invadores ( les envahisseurs) : les habitants de ces cerros (collines effroyablement sèches) arrivèrent dans l’urgence et la confusion depuis la Sierra pour fuir le Sentier Lumineux ou plus récemment depuis Lima pour fuir l’insalubrité, la densité et chercher un bout de terrain de sable…visite avec Hubert
Les futurs habitants arrivent en groupe, investissent un terrain, et en quelques heures s’installent. Ils posent d’abord leurs premières briques pour tracer les limites du terrain puis plantent une baraque de bois le temps d’accumuler l’argent nécessaire pour acheter les suivantes. A Manchay : le scénario se répète : il n y a pas d’eau, il faut attendre le camion -citerne qui vient un peu quand il veut, pour remplir les réservoirs devant les maisons .L’eau est une denrée rare et chère. Les enfants réalisent les écarts : « Et dire que nous, on utilise de l’eau potable pour notre toilette et nos chasses d’eau! » Hubert et la paroisse travaillent auprès des habitants pour leurs accès à la propriété, à la santé, à l’obtention de papiers dans des jeux politiques parfois sensibles. cette petite église de désert est un lieu pour l’engagement social.
nous rencontrons des volontaires ATD QUART MONDE qui créent un bibliothèque de rue dans ce quartier, un projet que nous aimerions suivre…
La Cité des Rois
Avant de rejoindre Manchay, nous visitons Lima
Ici s’entasse presque le tiers de la population du Pérou soit 9 millions de personnes. Encore une mégalopole latine avec ses larges avenues et ses concerts de klaxons… Derrière sa crasse et son côté décadent, le centre nous a beaucoup plu; nous avons aimé les bâtiments néo-coloniaux de la Plaza Major
Le Monasterio San Francisco et son beau cloître recouvert d’azulejos, la superbe bibliothèque (photo interdite, comme d’hab)…
Les balcons à encorbellements avec leurs parois ajourées
Et puis la relève de la garde devant le Palais présidentiel !
Le Musée Larco se situe dans une belle demeure coloniale entourée d’un jardin fleuri.. Les pièces en or, la céramique nous enseignent encore au sujet des cultures pré-incas.
QUIZZ numéro 1:
Quel est cet objet (ci-dessous)? A quoi sert -il?
Les fans des Cités d’Or devraient connaitre…
Côme attend vos réponses: comesb@hotmail.fr
Horreur ! Dans le taxi qui nous dépose dans le centre, nous laissons l’enveloppe avec tous les devoirs à envoyer au Cned ! il faudra tout recommencer (heureusement pour Théophile et Basile, le Cours Sainte Anne sera beaucoup plus compréhensif ).
Avec Esther, une volontaire de Campoy, nous terminons la visite de Lima par une sortie aux Aguas magicas en guise de consolation!!!
Manchay, au Sud-Est de Lima
A quelques kilometres de Campoy, nous ferons la connaissance d’une famille de volontaires: Claire, Serge, Louis et Julien. La famille Bonnet , volontaire Fidesco depuis 4 mois, s est engagée pour une mission de 2 ans dans les écoles de Manchay. Allez voir leur blog : www.lesbonnetsperuviens.blogspot.com et le blog de la Fidesco, pour ceux que l’idée titillerait;-) : www.fidesco.fr
Nous tissons des liens au fil des jours, et comme dit Louis » avant on se connaissait pas, on s’est rencontré, et maintenant on est des amis! » Une belle famille pleine d énergie et de créativité, drôle aussi ; leurs désirs de se donner et de découvrir nous ont touchés. Nous savons que nous nous reverrons!
Claire
Serge et Louis
Julien
Nous rencontrons l’équipe de la Fidesco de Lima et ses environs, et fêtons la galette des Rois avec eux après une baignade dans le rio
Mathilde et Mariliane travaillent aussi dans une école à quelques kms, la famille Chacone, Guillermo, Marie et leurs 4 enfants, eux, arrivent en fin de mission: bonne route à eux!
Nos enfants se régalent des bons petits mots de Julien, totalement lunaire, et de l’énergie dévorante de Louis. Ces deux larrons, en attendant le retour en France, sont pour nos grands des petits cousins de substitution à croquer !
Claire est professeur d’arts dans 2 écoles dont 1 pour enfants handicapés (mais ce sont encore les vacances d’été ici), Serge a 2 missions : il est professeur d’anglais et chargé du projet de Manchay Verde.
MANCHAY VERDE
Nous donnons un coup de main pour le projet-pilote .
Explication de Côme et schéma de Théophile à l appui:
Manchay est une banlieue de Lima dans le désert qui a de sérieux
problèmes d’eau. Des volontaires FIDESCO ont le projet de reverdir cette
zone en plantant des faux poivriers (des » molles « en Espagnol) sur le flanc
de la montagne. A terme, cela recréera de l humus, captera l humidité …
Ces arbres ne consomment que cinq litres d’eau par jour. Pour
économiser l’eau qui est très chère dans ce milieu aride, Manchay
Verde de la FIDESCO récupère les eaux usées de différentes écoles et les
filtre grâce à un filtre naturel composé de plusieurs couches de sable, de
graviers de différentes tailles et de roseaux (comme le montre le schéma
de Théophile).
L’eau est acheminée par une pompe située au niveau du puits.
Ensuite, elle passe à travers les graviers qui retiennent les grosses
particules et le sable termine le travail. Enfin les roseaux apportent de
l’oxygène à l’eau qui peut alors irriguer les plantes (sur le schéma, on
ne représente que le « pilote» mais le projet est similaire). L’eau sort du
tuyau à l’aide de buses d’irrigation qui permettent premièrement d’irriguer
seulement le pied de l’arbre et pas à côté et deuxièmement d’irriguer de
manière égale tous les arbres.
le projet pilote:
Ca marche!
Manchay Verde organise aussi des campagnes de sensibilisation à
l’environnement dans des écoles par le biais de concours de recyclage et
de mise en place de projets similaires dans certains établissements.
Ce projet m’a beaucoup intéressé au point de vue technique et
environnemental pour des pays en voie de développement comme pour
chez nous.
Nous mettons à neuf les bacs de recyclage que Manchay Verde met à disposition dans les écoles pour leur projet de sensibilisation à l environnement.
recyclage: rien ne se perd, tout se transforme!
Notre dernière soirée sera musicale, avec deux professeurs de musique, l’un est professeur de saxophone, l’autre de chant et de piano. De Lima, ils choisisssent de venir enseigner dans ce quartier . Quelle belle soirée !
les Bonnet chantent!
Au moment de se quitter, on se demande pourquoi on part… A bientôt, on vous attend en France, les Bonnets Péruviens !
Basile entre en CE1! Bravo Basile!
Ses ainés s’amusent à le déguiser en premier de classe
Sur la route , nous faisons halte pour renconter les sœurs de Point cœur à Pachacamac
Eléonore, Marie, Myriame, Marie-Emmanuelle, Gabrielle
En quelques heures, elles nous communiquent une belle joie de vivre. france.pointscoeur.org/Servantes-de-la-Presence-de-Dieu.html
On the road again…
Nous longeons la côte jusqu’à Nasca. En attendant, nous découvrons à Pisco l’apéro du Pérou : le Pisco, tout simplement!
Dégustation dans l’une des bodegas de Pisco de ce vin doux péruvien, le cocktail national
Recette pour un punch latino :
10cl de Pisco, ajoutez le jus d’un citron vert, 1cl de sucre, 1 blanc d œuf, quelques gouttes d aromatic bitter… Salud !
Ica
Une ambiance de station balnéaire péruvienne. Nos enfants travaillent sur des tables en terrasse devant des ribambelles de gamins amusés, qui déposent dansla Piafmobile des petits souvenirs… Les Péruviens offrent beaucoup de petits cadeaux; nous nous sentons gênés de n’avoir finalement pas grand chose à offrir en retour… Parfois un dessin, une petite pièce de monnaie d’un autre pays, notre temps pour jouer…
mais grillé.
Tandis que des files de touristes font la queue pour les iles Ballestas, nous prenons le chemin qui mène à la réserve de Paracas, entre des dunes de sable et les vagues du Pacifique.
en pente…
Il n y a personne, hormis un garde et un petit chat perdu dans le désert: » mais qu’est ce que tu fais là, toi? »
Magnifique ! Le vent a façonné les dunes et donné aux falaises des silhouettes étranges. Les dégradés de rose, de jaune et d’ocre tranchent avec la mer turquoise.
Plus loin, les pélicans barbotent et se disputent les poissons autour des barques de pêcheurs.
Réminiscence de notre premier contact avec le Pacifique, il y a 6 mois, à la frontière de l’Alaska: les mêmes oiseaux marins aux becs rouges courent sur les plage du Pérou e sur celles d’Haida Gwai!
Dans l’oasis de Huacanchina
Pour quelques heures, les Piafs se sont pris pour Stéphane Peterhanse et Michel Bourez à la fois, et dévalent des dunes de sable en sandboard : bienvenue au Sahara du Pérou!
Plus loin, nous observons Les lignes de Nasca depuis un mirador flanqué sur la route. Bof. on en apprend plus sur Wikipedia!
La Sierra
Des cactus au niveau de la mer à la Sierra en quelques heures… Le mal des montagnes nous guette!
Entre Nasca et Cusco, la route sillonne entre des plateaux, des rivières, et des lacs, des étendues à perte de vue. Nous traversons la Réserve de Galetas de Pampa où l’on croise pour la première fois les douces vigognes, petites gazelles des Andes. On découvre que tous les lamas ne se ressemblent pas !
les jolies vigognes
Lamas et Compagnie
Texte à trous pour les enfants écrit par Foucault
Au Pérou, il existe 5 sortes de « lamas »: le lama, l’alpaga, l’alpaca, la vigogne et le guanaco. Ils ont plusieurs points commun: ils crachent pour se . . . . . . . . , ils sont tous le cousin du chameau, leur poil est laineux, ils ont des dents uniquement sur la mâchoire . . . . . . . . . . leurs grands yeux noirs bordés de longs cils leur donne un regard attendrissant.
3 de ces espèces sur 5 sont domestiquées. Le lama, bien qu’étant le plus connu, n’est pas le plus utile: il ne sert qu’à porter des charges dans les . . . . . . . . . . En revanche,en ce qui concerne l’alpaca, plus petit, sacré pour les Incas, on peut consommer sa viande, utiliser sa laine très fine et très douce et il peut porter des charges. Enfin l’alpaga est un croisement entre le lama et l’alpaca, il rend les mêmes services que l’alpaca mais de moins bonne qualité.
La laine de la vigogne, sorte de petit lama sauvage très gracieux, est la plus douce au monde ! Seul le roi Inca pouvait porter des vêtements de . . . . . . . . Cet animal était en voie de . . . . . . . . . . . il y a 10 ans. Aujourd’hui, il a repris du poil de la bête!
Pour finir le guanaco sauvage,trop . . . . . . par l’homme pour sa fourrure, est en voie de disparition: nous n’en avons jamais croisé! 😦
Foucault
Envoie-moi tes réponses à foucaultsb@hotmail.fr
Sur les routes de montagne, on atteint 4560 m d’ altitude et la nuit, Luc est saisi d’ un terrible mal de tête, le Soroche a fini par frapper !
courses sur la route
picnic
Parfois la seule beauté de la route contribue à nous mettre de bonne humeur! Il arrive que Basile aime ces journées entières sur la route, comme une journée passée « à la maison »sans rien faire. Et d’autres jours sont ponctués de « Maman, quand est ce qu on arrive ? »… réponse : « dans 4 mois, mon chéri !»
Nous voyageons dans l’espace et dans le temps : les cultures évoquent pour nous le passé avec ses villages où chacun vit grâce au commerce du voisin, au troc quotidien et au lien étroit avec la terre.
Culture de pommes de terre (il y aurait près de 2000 espèces de patates!)
Les girouettes représentent des oiseaux, une échelle, une croix, parfois encadrées de deux taureaux en céramique, ont été offertes par les voisins ou la famille; elles ornent les toits pour célébrer la fin de la construction d’une maison, la croix portant bonheur évidemment.
Cusco, la capitale inca
En Quechua, Cusco signifie « nombril », en effet, Cusco est l’ombilic du monde pour les Incas, , c est ici que se retrouve l’élite et de là partent toutes les voies qui mènent aux territoires conquis et aux temples de l’Empire. Nous visitons le couvent san Domingo et le temple du soleil Qoricancha (pas de photo, c’est interdit…), lieu stratégique de l’Empire. Les Espagnols ont pillé, fondu les trésors que recelait ce temple mythique, prestige du l’empire inca.
Mais les pierres parlent encore!
Les pierres de Cusco
La caractéristique la plus frappante de la ville est son architecture. Ses énormes murs aux pierres parfaitement ajustées sans mortier témoignent du génie technique du peuple inca. Ces blocs de pierres étaient soumis à un long travail de taille et d’usure très laborieux, les Incas disposaient de beaucoup de main d’oeuvre (pas d esclavage officiellement…).
Les murs possèdent la fameuse inclinaison inca et la forme trapézoïdale des fenêtres et des portes leur confèrent une sécurité antisismiques. Ironie du sort : lors du tremblement de terre de 1650, seuls les murs incas résisteront à la catastrophe, les murs espagnols d’architecture coloniale s’effronderont lamentablement.
La place d’Armes
On chante sous la pluie!
La cathédrale et l’église de la Compania ( Jésuites)
Les péruviens se disent « catholiques andins »et le syncrétisme mêle subtilement la foi chrétienne aux traditions incas: chacun est baptisé et va à la messe dominicale, mais adore aussi Pachamama, la Terre Mère. A certaines occasions, le Péruvien moyen présente ses offrandes (foetus de lamas, feuilles de coca, maïs pour remercierla Tierra Madre). La vierge est assimilée à la déesse, sa cape de forme triangulaire rappelant celle de la montagne que les quechuas vénèrent. Tout cela n’est pas incompatible et se pratique aujourd’hui dans un syncrétisme très naturel. Malgré des pressions terribles au temps de la conquête, la culture andine résiste pacifiquement par son expression artistique avec beaucoup de subtilité: Dans les tableaux baroques, on verra trôner sur la table dela Cèneun cuy (cochon d’Inde, la spécialité locale; il remplacera même parfois le pain); au pied dela Croix, Saint Jean etla Vierge mâchent des feuilles de coca (rituel de deuil inca) et la couleur de peau du Christ en croix rappelle singulièrement celle des Quechuas!
Fiesta de los compadres
Depuis la conquête espagnole, les fêtes indiennes coïncident avec le calendrier grégorien mais leur symbolisme est souvent lié à de très anciennes coutumes.
Aujourd’hui, on célébre tous les saints masculins: les habitants décorent des croix qu’ils dressent devant leurs églises. Un arbre est décoré d’objets farfelus
et après la procession, c’est réjouissances et libations jusqu’au soir!
Au coeur du marché, nous assistons à une cérémonie très recueillie, quelques larmes versées par les femmes puis, portée par la musique, la petite communauté part dans une farandole joyeuse.
Nous n’avons pas tous les codes, mais la ferveur et la joie simples nous ont touchés.
La résistance pacifique à l invasion brutale des Espagnols se reflète à bien d’autres niveaux (agricole, gastronomiques, …) et l’on comprend que les indiens ont intégré dans cette partie du monde la culture coloniale imposée tout en gardant profondément enracinées leurs propres identités.
L’artisanat cusqueno
Fascinant de raffinement et de finesse. Quel savoir-faire !
tricoteuse
les hommes aussi!
Côté musique…
S’il faut bien reconnaitre que maintenir la pratique musicale était un peu ambitieux (vraiment on n’y arrive pas!) les garçons s’exercent à de nouveaux instruments plus « couleur locale »: le charango pour Foucault, le cajon et la kena pour Théophile, l’antara pour Côme, l’ocarina pour Basile; les Piafs s’exercent à de nouvelles mélodies et s’éclatent ensemble sur les longs trajets! Petits concerts garantis au retour !
Rencontre d’un super musicien qui initie Théophile, un très beau moment
Côme construit une flute… pour un petit cousin?
flâneries dans les rues
La Vallée des Incas
Dans des paysages sublimes, nous empruntons des pistes encadrées par les sommets enneigés ou sur les hauts plateaux qui annoncent l’altiplano tout proche. Nous traversons les villages entre Cusco et le Machu Picchu, aller-retour…
Ollataytambo
Le seul village qui ait gardé le plan d origine inca avec ses puits, ses rigoles dans lesquelles l’eau dévale depuis la montagne et dessert les maisons avant de continuer sa course pour irriguer les champs alentours. C’est ingénieux et joli.
Le site archéologique est magnifique, notre favori! A quelques kms du Macchu Picchu, le village servait de relais aux Incas de passage pour les grandes fêtes religieuses. Nous circulons au milieu des vestiges des habitations, des temples, des thermes, nous découvrons comment les incas transportaient les pierres de plusieurs tonnes: tous les habitants participaient à la construction du temple en échange de biens en nature ( nourriture, vêtements…) que l’ Inca leur rendait. Certains trouveront dans l’ organisation inca des similitudes avec le socialisme, mais le rapprochement semble plus proche de la récupération idéologique que d’une analyse poussée.
Las Salinas
Des salines comme à la maison! Mais à flanc de montagne, et à des centaines de kms de la mer !
Plusieurs milliers bassins d’évaporation d eau salée venue d une source souterraine,que les familles de Maras se partagent depuis des siècles et déjà exploitées par les civilisation pré-incas. Très beau !
c’est très très salé… et chaud!
Moray
cultures en terrasse
Chinchero
Le village des coopératives de femmes
Si nous avons vu parfois la misère déguisée derrière les belles étoffes et les couleurs vives (les pieds surtout sont souvent bien abîmés, certains ne portent pas de chaussures et l’hygiène n’est pas souvent au rendez vous) ici, en revanche, les femmes sont joliment coiffées, leurs pieds sont chaussées, le soin qu’elles peuvent accorder à leur tenue revelle aussi leur implication dans le travail et le niveau de vie qui en découle.
Les femmes s’organisent en coopératives. solidaires, elles présentent leur artisanat aux touristes admiratifs que nous sommes, elles savent vendre leurs produits. Elles nous expliquent fièrement leur méthode de tissage, les teintes à base de plantes, de fleurs…
Chapeau!
Pisac
un site gigantesque et un marché coloré.
Macchu Picchu
Depuis Ollantaytambo, nous partons le soir pour attraper le train vers Aguas Calientes puis tot le matin pour attraper le bus vers le Machu Picchu. Vous suivez? nous non plus: cette expédition fut un vrai casse tête et on aura cassé la tirelire pour la Grande Cité Perdue… (les étrangers paient un prix exorbitant, nous avons râlé, en bons Français, et obtenu une légère réduction…)
Cela valait largement la peine.La Cité de la Paix se se laisse découvrir comme on ouvre un paquet cadeau.
Le matin dans les nuages, nous marchons encore peu isolés des autres touristes et partons pour une belle randonnée jusqu’au sommet de Huanay Picchu.
La montée est raide et la récompense à la hauteur!
Au milieu du brouillard, nous apercevons les montagnes qui surplombent le Rio Urubamba. le Macchu Picchu semble jouer à cache-cache derrière son rideau de nuages. On guette, on évoquerait presque le Dieu Soleil, et on s’extasie à chaque percée!
des pauses trapèzoidales
Dans la descente, les rideaux s’ouvrent sur un paysage andin grandiose, la cité du Macchu Picchu émerge des montagnes; est-ce la magie du lieu et son lot d’Histoire, les images qu’on en a vu, son mystère, ou encore les forces conjointes des montagnes et de la cité qui nous ont ainsi saisis, émus? Ce lieu rassemblait l’élite spirituelle et intellectuelle Inca. La culture inca la plus avancée est gravée dans les pierres, uniques témoins d’un savoir faire architectural et astronomiques exceptionnels, d’un système d’irrigation ingénieux, d’une organisation politique,d’une civilisation sur un territoire très étendu.
Le Temple du Soleil, l’Observatoire, le temple de la lune,les lieux de sacrifices: nous vous passons les détails passionnants de la visite, ce serait long, Geo vous en parlerait mieux que nous!
En quelques générations, les Incas ont étendu leur empire depuis le sud dela Colombiejusqu’à Santiago du Chili (à vos atlas, vous verrez, c’est hallucinant !). En revanche, l’indigénisme a parfois idéalisé la culture inca, impérialiste et pas si pacifique, qui a surtout tiré profit des cultures pré-incas qu’elle colonisait.
QUIZZ numéro 2
les Incas ont succombé aux Espagnols parce qu’ il leur manquait :
1- la roue
2- l’arme à feu
3- l’écriture ???
Côme attend vos réponses à comesb@hotmail.fr
Andahuaylillas
Une église jésuite magnifique , du pur baroque andindans un petit village d’adobe perdu dans la montagne.
on trouvera des representations de sirenes jouant du Charango, les miroirs et les vierges triangulaires si spécifiques,, des motifs geometriques et symboliques andins et une porte encadrée de texte en latin, quechua, Aymara et espagnol.
les orgues
le plafond
les Péruviens défilent dans les rues pour que le maire… reste en place! Sur la place il semble qu il y ait des divisions, ceratains disent que les manifestants sont payés par la municipalité…
Près du collège Saint Ignace, nous visitons le projet Q’ewar et faisons la rencontre de son fondateur: Julio est sculpteur. Professeur à Lima, il décide avec sa femme en 2002 de créer une Ecole Waldorf à Andahuaylillas pour venir en aide aux familles les plus démunies.
Le lieu est beau et paisible , les matériaux choisis.
Il y a des ateliers de musique, de poterie, un jardin potager pour les enfants. Les femmes, elles, confectionnnent des petites poupées qui seront vendues à un prix équitable dans d’autres pays. http://www.qewar.com
sur la route, quelques problèmes mécaniques… qui appelle Luc « Mac Guyver »?
IL EST FORT MON MARI!!!
Puno
Quelle chance : nous arrivons de justesse à la fin du carnaval de La virgen dela Candelaria.
Les danseurs arrivent en groupe et paradent dans la ville jusqu’à la place d’Armes pour danser jusqu’au bout de la nuit!
On nous asperge de mousse bleue, les grands l ont évitée avec soin, nos petits l’ont cherchée avec le même soin…
C est la fête!
Les iles du lac Titicaca
La légende du fameux lac Titicaca, racontée par les Aymaras et reportée par Théophile:
Dans les plaines du Pérou vivaient des tribus indigènes Aymaras. Bravant un interdit, elles se réfugièrent dans les montagnes pour se cacher de la colère des Dieux. Pour les punir,les dieux envoyèrent des pumas qui les tuèrent. Le dieu du Soleil qui les aimait pleura 40 jours sans cesser. Au bout du quarantième jour, le flot de ses larmes inonda la plaine. Les pumas moururent et se transformèrent tous en pierres. D’ ailleurs, le mythe et la réalité se rejoignent car « Titikaka » signifie « rocher du puma » en aymara.
Théophile (appelé aussi WIKI).
Nous quittons la piafmobile pour une nuit chez l’habitant et 2 jours sur les îles.
Les Uros , iles flottantes
Drôle de sensation en posant nos pieds sur un sol qui s enfonce.
Ici, on parle Aymara. A l’origine, les peuples Uros ont fui l envahisseur inca et trouvé ce mode d habitat flottant pour échapper à sa domination. Sur chaque ile vivent plusieurs familles, son président change chaque année.
Le toturo ( roseau) nourrit hommes et bêtes, sert de combustible, d’engrais, de plancher et de toit, il est aussi la matière première de l’artisanat.
mobile en roseau: pour qui celui là?
Pratique : On peut déplacer l’ile en cas de litige de voisinage, et même la couper en deux si les couples ne s entendent plus !
Sur cette terre artificielle, les Uros vivent chichement de la chasse, peuvent cultiver… la pomme de terre, évidemment ! Assez maigre récolte quand même, et largement insuffisant pour faire vivre les familles. Le tourisme est une manne tombée du ciel, avec ses bons et moins bons côtés. Ceci dit, la culture est authentiquement préservée et il ne faut pas bouder ces rencontres uniques. Nous ne sentons pas d’excès dans la présentation du folklore et des traditions (hormis le tour en drakkar un peu anachronique!), même si la visite est très organisée.
l’ île Amantani
10 communautés se relaient pour accueillir les touristes chez elles.
Celle de Valéria et Elias nous accueille dans leurs maisons en adobe pour une nuit. Ils ont quelques moutons et un petit terrain.
Nous participons à la préparation du repas, frugal et sain : soupe de quinoa, fromage frit avec du riz, tisane de coca ( maté).
Maté
Les hommes travaillent pour la plupart dans les champs et cultivent pour leur propre consommation du mais, des pommes de terre, du quinoa, des racines (uca). Les femmes tissent et tricotent toutes la journée en marchant, cuisinant, et lors des conseils hebdomadaires qu’elles tiennent avec leur Président sur le stade de foot pour régler les litiges et organiser la vie courante.
Un ballon est toujours un vecteur de jeux et de rencontres immédiatement efficace!
Elias nous dit combien ce tourisme équitable a aidé les communautés à sortir de la misère et de l isolement. Ne vivant que du troc et n ayant aucune entrée d argent, le peuple Amantani était voué à la misère et ne pouvait s’auto suffire.
Les traditions sont préservées, et s ils vivent encore très modestement, les insulaires préservent avec dignité leur culture.
le soir, on participe à une fête, Valeria nous costume…
Les touristes que nous sommes se considèrent honorés d’avoir partager un peu de la vie quotidienne
L île de Taquile
un modèle communautaire d’inspiration collectiviste. Plus riches qu’à Amantani, les habitants de l ile s organisent en coopérative. les textiles sont classés au patrimoine de L Unesco. Ici, les hommes tissent eux mêmes leurs bonnets dont les couleurs et motifs traduisent le statut social.
Le carnaval, toujours..depuis le lac, la procession s arrête dans les maisons jouant flûtes, tambours, quena, sampona avant de continuer sa lente ascension. Superbe !
le lac nous a beaucoup séduits. Ses dimensions, son microclimat, son altitude lui donnent un air unique . Dans un ressac presque maritime, ses petits cailloux rose et blancs jouent une musique douce de clapotis.
C’est sur cette note lacustre que nous quittons le Pérou. Nous n avons fait qu’ effleurer, savons que nous n’avons des choses qu une vision fragmentaire, emportés par l’étreinte du voyage, nous continuons la route vers Copacabana, et traverserons le lac Titicaca pour la Bolivie et ses surprises.
Florent Valérie Laure et Hugues nous retrouveront à la Paz!
…Aux artistes-danseurs, aux pêcheurs, aux joueurs de kenas et aux joueurs d’échecs, aux tricoteuses, aux fileuses, aux vendeurs de coca, aux cultivateurs de pommes de terre, à ceux qui n ont que leurs mains et rien à vendre, aux visages marqués par le soleil et le travail, aux sourires timides, aux regards curieux, aux enfants vendeurs de pacotille, aux femmes courageuses , avec qui nous avons parfois échangé quelques simples mots,
A tous ces visages,nous voulons rendre un grand hommage…En attendant de retrouver les vôtres !